Les publics éloignés de la mobilité

Puisqu'on vise à ce que la moitié d'une classe d'âge puisse vivre une expérience à l'étranger dans son parcours de formation*, il est important de veiller à ce que tous les publics bénéficient de telles opportunités.

Déterminons ce qui peut éloigner certaines personnes de la mobilité en analysant les notes de l'Observatoire Erasmus**. Les caractéristiques des publics qui partent le moins à l'étranger amènent des freins et des obstacles à la mobilité qui constituent les défis à relever pour une mobilité inclusive

 

Parmi les publics les plus éloignés de la mobilité, on trouve des  jeunes ayant moins d’opportunités, c'est à dire qu'ils présentent au moins une des caractéristiques suivantes : 

  • Handicap
  • Problèmes de santé
  • Difficultés éducatives
  • Obstacles économiques
  • Différences culturelles
  • Obstacles sociaux
  • Obstacles géographiques

Notons que parmi les apprenants de la voie professionnelle qui partent en mobilité, la moitié d'entre eux ont moins d'opportunités.

Les jeunes en décrochage scolaire et à fortiori ceux qui ne sont ni en études, ni en formation ni en emploi (NEETs) sont également éloignés des opportunités de mobilité.

Sur le versant de la formation professionnelle continue, un peu plus de la moitié des stagiaires en mobilité Erasmus peuvent aussi être considérés comme ayant moins de possibilité de participer à une mobilité, essentiellement en raison d’obstacles économiques.

Dans l’enseignement supérieur, parmi les étudiants en mobilité Erasmus+ :

          • 4 sur 10 seulement sont boursiers sur critères sociaux (à l’échelon 0 ou 1 le plus souvent)
          • 5% ont touché une aide sociale exceptionnelle
          • 12% sont considérés comme fortement vulnérables (ils participent plutôt à une mobilité de stage). La notion de vulnérabilité renvoie ici à un état de fragilité socio-économique***
          • Les étudiants inscrits en BTS sont ceux qui subissent le plus une situation de vulnérabilité (19%) suivis de ceux inscrits à l’université (14%).   

La filière d’étude ou la spécialité  influence aussi le nombre de départs en mobilité :

  • Ceux qui partent le plus : Arts, humanités, éducation (17%) - Commerce, administration, droit  (36%) - Ingénierie, production, construction  (19%) - Sciences sociales, journalisme, information (9%) - Sciences de la vie, maths, statistiques (7%)                                       
  • Ceux qui partent le moins : Education (1%) - Santé et bien-être  (2%) - Agriculture, forêt, pêche, vétérinaire (3%) - TIC  (3%) -  Services (3%)        

Il existe aussi quelques disparités géographiques, notamment régionales : dans les Régions Pays de Loire, Nouvelle Aquitaine, Normandie et Martinique, on part davantage qu'en Provence Alpes-Côte d’Azur.

Enfin, parmi les étudiants en mobilité Erasmus+, 2,6% doivent faire face à des problèmes de santé ce qui constitue également un frein à la mobilité.

Notes de l'observatoire Erasmus +n°13

L'Observatoire Erasmus+, n°13, série Inclusion

 

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* La moitié d’une classe d’âge devrait avoir expérimenté une mobilité d’ici 2024, (E. Macron, discours de la Sorbonne, sept 2017)

** Notes de l’Observatoire Erasmus+"Vers une démocratisation et une inclusion renforcées ?", n°10

*** Inspiré par l’indicateur de vulnérabilité construit par le RESeau des Observatoires du SUPérieur (RESOSUP)

Modifié le: jeudi 21 mars 2024, 20:19